dimanche 29 avril 2012

D I O G E N E

« Une question ? Pas de question ? Tout le monde ferme sa gueule, alors, c'est ça ? ». Sous sa moustache digne de figurer parmi les plus beaux spécimens du concours international de Portland, Oregon, Diogène l'a mauvaise. L'homme a de quoi bousculer le chaland, pourtant : 1m85 au garrot, une barbe fleurie façon père de famille mormon, et entre deux paluches d'étrangleur professionnel un magnum de champagne bon marché déjà solidement entamé qui pourraient faire de lui un sujet fascinant de sidération, à défaut d'empathie pour ses saillies cyniques éructées à hauteur de trottoir. Les Parisiens en ont vu d'autres : juste une distraction visuelle de plus entre eux et le prochain commerce, ou la bouche de métro attenante,  alors autant prêcher dans le désert de Gobi. Ils ignoreront donc jusqu'à trépas que sous ses dehors hostiles, l'homme-à-la-tête-pensante est à même de produire des reprises de Blind Willie Johnson plus déchirantes que l'oubli. Dark was the night...

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